Mémoires, paysages intérieurs​

Le mot mémoires représente assez bien l’unité, le sens et le style de cette exposition. En ces années de fin de siècle, nos mémoires à tous pourraient jeter les bases d’un avenir meilleur. Le travail des artistes se fait et se construit sur les souvenirs d’enfance, les rêves oubliés rendus à la vision du monde. Ce mot mémoires, source de travail et de réflexion, est aussi relevé minutieux, constat, trace et cendre. Il est encore ex-voto, épitaphe et glorification. Il est écrit et dissertation, annales et chroniques, il est une manière de raconter sa vie. Paysages intérieurs, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, de notre intimité et de nos souvenirs, de la construction même du pare qui nous abrite, deces tableaux tournés toujours vers le centre d’eux-mêmes, de ce panorama soudain offert et livré aux surprises du regard, comme tout ici se façonne et se construit dans un va-et-vient du dedans au dehors, du monde entier au cœur du monde. Le choix d’un titre ne se fait pas au hasard, il s’inscrit dans le temps, stimule les artistes, il doit convaincre et aider le public. Mémoires, paysages intérieurs se place dans une réflexion d’ensemble portant sur la genèse même du pare de Szilassy, un pare paysager tel qu’on les concevait à la fin du XVIle siècle, qui se découvre peu à peu et offre, sur le parcours, ses attentes et ses silences. C’est dans ce mouvement que le texte s’écrit et que le livre se fait, que les sculptures se mettent en place, dans un incessant retour en arrière, dans des passés divers et multiples, dans un présent agité et houleux, tendu vers un avenir nouveau.

Curateur: Nicolas Raboud