Célébration de la nature avec soldat mort. Non pas un texte, mais rien qu’un titre, une idée furtive, un sentiment. L’herbe est si douce que le repos semble possible, s’arrêter ici un instant paraît indispensable. Avec en plus la présence des sculptures, immuables ou aléatoires. Que faire en ces hauts lieux où semble souffler l’esprit, où l’air lui-même tremble. Écouter le silence descendre des grands arbres et le murmure de l’eau enfouie dans la terre… Non, le but ici avoué n’est pas la poésie, mais seulement faire une exposition, la meilleure possible.
Le texte demandé à Tenret n’est qu’un regard qui se cache et qui se trahit, une lecture singulière, un geste amical ou distant. Il éclaire de sa propre lumière les ateliers, les œuvres, les hommes et les femmes rencontrés. La mise en place des sculptures n’est pas une mise en scène, pas encore une dramaturgie, elle n’est que la recherche patiente et partagée de l’endroit où peut-être quelque chose pourra se passer entre une œuvre, un lieu et un public.
Les artistes sont venus et les œuvres sont là. Et que de va-et-vient, et que d’acharnements pour ce meilleur possible. L’ensemble, comme un grand corps disloqué, devrait être l’expression de notre plaisir à le faire.
Curateur: Nicolas Raboud