Bex et Arts, 6ème édition… Voilà 15 ans que, pour la première fois, Bex accueillait des créateurs venus de tout le pays. D’abord disséminée dans tout le village, l’exposition s’est concentrée dans l’un des plus beaux sites de notre région ; et, pour la quatrième fois, elle se construit autour d’un thème.
Après « Traces du sacré », le « Dormeur du Val », « Mise en scène », voici « Babylone – un jardin suspendu ». Sujet inspiré d’abord par la beauté du parc, mais aussi par l’époque que nous vivons, sa richesse promettait grandeur et diversité. Et, en effet, les visiteurs découvrent une édition qui fera date dans l’histoire de notre Fondation.
La qualité de l’exposition dépend, au départ, du travail des artistes et de celui qui en définit le concept. Sa réussite exige une organisation importante. A Bex et Arts, nous avons toujours privilégié l’accueil : celui des sculpteurs d’abord, celui du public ensuite, sans oublier les professionnels de l’art.
Dès le départ, nous avons pu compter sur un grand nombre de bénévoles, de Bex ou d’ailleurs. Avec un enthousiasme jamais démenti, ils travaillent à donner à notre manifestation l’image qui, au long des années, lui est automatiquement attribuée. Grâce à eux, Bex & Arts, c’est sympathique, chaleureux, convivial.
Nous avons l’immense plaisir de recevoir des visiteurs de toute la Suisse. Et les gens d’ici sont heureux de participer à cette exposition justement à cause de ce moment privilégié de rencontres et d’échanges. Notre exposition serait-elle le lieu où des gens de langues différentes peuvent se retrouver et oublier les dissensions que mettent en exergue les difficultés économiques ? Pourrait-on y créer un climat de compréhension et de confiance qui, selon la presse suisse, a disparu ? Nombre d’artistes et de visiteurs suisses-allemands sont séduits par le site et la chaleur de l’accueil; nombre de Bellerins sont enchantés de recevoir des gens venus de l’autre bout du pays; rien d’artificiel dans tout cela, mais un besoin de se retrouver, de se reconnaître. La découverte, l’expérience artistique, formidable lien entre les hommes !
Quel paradoxe ! Babylone, terre de la Tour de Babel où les hommes se mirent à parler toutes sortes de langues – punition d’un dieu inquiet de leur unité, de leur force – Babylone rassemble, réunit, réconcilie dans un décor où nature et art s’affrontent ou s’épousent.
Babylone, ville maudite, civilisation disparue, devient symbole d’ouverture d’esprit, de retrouvailles, d’universalité.
Mais tous les lieux où l’art peut fleurir ne sont-ils pas porteurs du même espoir ?
Aimé Desarzens, président de la Fondation Bex & Arts
Curateur: Nicolas Raboud