Mise en scène

On se repent toujours un peu du choix d’un titre et de l’imposition d’un thème. Difficile de ne pas être trop lourd, trop littéral. Plus difficile encore de ne pas se liquéfier, de ne pas se perdre dans la multitude des interprétations, de ne pas s’oublier dans l’inutile. Un titre ne doit être qu’une façon de nommer, donc de définir, de préciser le style d’une exposition, de lui donner un ton, une couleur, une unité surtout. De lui donner une unité et d’offrir au spectateur une lecture possible, une voie d’accès aux œuvres présentées. Il ne peut être qu’un prétexte mais déjà il joue son rôle. Il peut être un stimulant pour l’artiste, une façon nouvelle d’envisager un travail. Les œuvres présentées ici, le sont par rapport à un titre qui se doit d’être générique de l’ensemble de l’exposition. Cinquante-six interventions sur le site doivent amener foisonnement, diversité, qualité et convivialité. L’exposition se veut ouverte. L’accumulation des œuvres doit être riche en confrontations et en interprétations. Elle est une façon de rompre avec le site, de s’en abstraire. Chacun est seul et les autres ne se laissent pas oublier. La mise en place est théâtrale comme un déplacement de foule, une scène de rue, elle doit relever la singularité du détail et l’ensemble des vues possibles, le calme ou l’agitation de chacun dans le vacarme du tout. Cinquante-six interventions, cinquante-six œuvres sur le site, c’est peut-être beaucoup.

Curateur: Nicolas Raboud